Infos France: l’adoption internationale, une question toujours délicate

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Organisé par l’association Raif (Réseau des adoptés à l’international en France), un colloque a lieu ce samedi 18 novembre, à Lyon. Il marque les trente ans de l’adoption de la convention de La Haye qui a cherché à garantir les droits des enfants.

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Trente ans après la convention de la Haye sur l’adoption internationale, un colloque, à Lyon, tente aujourd’hui de donner à voir ce qu’est la vie des personnes adoptées à l’étranger, au-delà des clichés. Si le regard a changé, plusieurs scandales ces dernières années ont montré que l’adoption d’un enfant qu’on allait chercher à l’étranger était parfois proche du commerce et pouvait mener à de possibles graves abus.

C’est le cas de Yooree Kim. Adoptée à 11 ans dans les années 80 – un enfant coréen valait alors 3 000 dollars – elle s’est retrouvée dans une famille maltraitante. Elle a été violée par son adoptant et s’est échappée à 17 ans. Des années plus tard, elle a mené l’enquête et notamment découvert des preuves de la participation de l’État coréen à son adoption par l’association Les amis des enfants du monde. Il était – par exemple – indiqué qu’elle était orpheline, ce qui n’était pas le cas.

« C’était ma parole contre la sienne »

Il y a trois semaines, Yooree Kim a porté plainte en France. Avant de repartir pour la Corée, elle a raconté à Frédérique Genot comment elle en était arrivée là : « Pendant mon enquête, j’ai pu retrouver le magistrat Charles Duchêne qui avait pris ma plainte très au sérieux. C’était une plainte pour agression sexuelle et violation de la part de mon adoptant. Il a enquêté pendant deux ans. Il a classé l’affaire sans suite mais il m’avait dit qu’il avait la conviction que je disais la vérité. »

« Uniquementraconte encore Yooree Kim, il ne pouvait pas punir quelqu’un selon sa conviction à l’époque. Il manquait de preuves. C’était ma parole contre la sienne plus celle de ma mère adoptive et de mon frère qui ont défendu mon adoptant. J’ai pu retrouver Charles Duchêne. Il m’a dit : « Tu pourrais porter plainte pour enlèvement et disparition forcée ce sont des crimes contre l’humanité, il n’y a pas de prescription donc tu peux porter plainte. » »

Et ces enfants sont désormais des adultes. À l’image d’Emmanuelle Hébert, cofondatrice de l’association Raïf (Réseau des adoptés à l’international en France), qui propose un autre regard sur l’adoption. Notamment à ceux à qui on a souvent raconté que l’adoption était un acte de générosité et d’amour ultime ou bien qu’on les avait sauvés de la rue : « C’est peut-êtredit-elle, lever tous ces barrages qui nous empêchaient de nous exprimer jusqu’à présent, de s’émanciper de ce conflit de loyauté. Et porter un regard de vérité sur nos adoptions et sur ce que cela représente en termes de conséquences sur nos vécus ; cela ne met pas à mal l’amour que l’on peut porter à notre famille adoptive. »

« Pas le même regard »

« Les choses se sont faites généralement il ya quelques décennies et évidemment nous ne portions pas le même regard à l’époque sur l’adoption internationale. Alors je vais faire un parallèle qui peut paraître un petit peu trivial mais de la même manière qu’à l’époque de l’apartheid ou à l’époque de la colonisation, personne ne serait venu remettre en cause ce système qui repose finalement sur une injustice crasse qui est d’imaginer que des parents de l’autre côté de la terre ne seraient pas à même de pouvoir prendre en charge un enfant », dit encore Emmanuelle Hébert.

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