C’était une figure de la dissidence soviétique et une critique du Kremlin, le poète russe Lev Rubinstein, est mort, ce dimanche 14 janvier, à l’âge de 76 ans, six jours après avoir été renversé par une voiture et grièvement blessé à Moscou, a annoncé sa fille Maria.
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« Mon papa, Lev Rubinstein, est mort aujourd’hui », a écrit, ce dimanche 14 janvier, Maria Rubinstein sur son blog, une annonce reprise dans les médias russes. Lev Rubinstein, dont l’œuvre était saluée en Russie et en Occident, avait été percuté le 8 janvier 2024 par un automobiliste alors qu’il traversait une rue de Moscou, puis hospitalisé dans un état grave.
19 violations du Code de la route
Dans un communiqué, le département des transports de la capitale russe avait indiqué que le chauffeur n’avait pas de ralentissement avant un passage piéton et renversé le poète, précisant que, selon des données préliminaires, le propriétaire de la voiture avait été impliqué dans 19 violations. du Code de la route lors des douze derniers mois.
Né en 1947 à Moscou, bibliothécaire de formation, Lev Rubinstein était l’une des figures de la scène littéraire underground soviétique des années 1970 et 1980, une « nouvelle avant-garde » se voulant inventif et insolente. Il était considéré comme l’un des fondateurs, dans les années 1970, du mouvement « conceptualiste » moscovite, qui tournait en dérision la doctrine officielle du réalisme socialiste et s’en voulait le contre-pied.
Attaché au rythme, Lev Rubinstein avait créé un genre à part, le « texte-sur-fiche », pertinent à la fois de la poésie et du théâtre : le poète lisait sur scène de courtes phrases, à haute voix, écrites sur des fiches perforées. La pratique, inspirée de son quotidien de bibliothécaire et référence à la sinistre bureaucratie de l’époque soviétique, mêlait performance, comique absurde et improvisation. Avec l’idée de secouer l’engourdissement du soviétisme.
Hostile au régime poutinien
Après la dislocation de l’URSS, sa notoriété grandit en Russie. Il est publié dans des maisons d’édition réputées et travaille également comme journaliste. Il est invité dans des festivals internationaux de poésie et ses œuvres traduites dans de nombreuses langues. Parallèlement, le poète n’avait pas caché ses opinions hostiles au régime poutinien, dénonçant les répressions politiques, les violations des droits humains, et participant à des manifestants d’opposition.
En mars 2022, avec d’autres écrivains russes, il avait signé une lettre ouverte qualifiant l’attaque à grande échelle de l’Ukraine par l’armée russe de « guerre criminelle » et fustigeant les « mensonges » du Kremlin.
(Avec l’AFP)
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