L’autorité judiciaire iranienne a déclaré lundi que huit prisonniers avaient été tués dans un incendie qui a fait rage au milieu des troubles à l’intérieur de la prison d’Evin à Téhéran, doublant le nombre de morts signalé précédemment.
L’incendie de samedi soir, qui, selon l’Iran, a éclaté au milieu « d’émeutes et d’affrontements », est survenu après quatre semaines de manifestations contre la mort de Masha Amini, 22 ans, après son arrestation pour avoir prétendument violé le code vestimentaire strict de l’Iran pour les femmes.
La vague de manifestations s’est transformée en un mouvement antigouvernemental majeur dans la république islamique, confrontant ses dirigeants religieux à l’un de ses plus grands défis depuis l’éviction du shah en 1979.
Après la mort à l’hôpital de quatre détenus de la prison d’Evin blessés dans l’incendie, « le nombre total de victimes de l’incendie et de l’affrontement entre prisonniers a atteint huit », a indiqué le site Mizan Online du pouvoir judiciaire.
Des coups de feu et des explosions ont été entendus pendant l’incendie depuis l’intérieur du complexe, illuminé par les flammes et étouffé par la fumée, dans des séquences vidéo publiées sur les réseaux sociaux.
Les proches des prisonniers et les groupes de défense des droits ont exprimé de graves craintes pour les autres détenus et ont déclaré que les autorités avaient utilisé des gaz lacrymogènes dans l’établissement.
Evin, tristement célèbre pour les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques, détient également des détenus étrangers et des milliers de personnes faisant face à des accusations criminelles.
Des centaines de personnes arrêtées lors des récentes manifestations et dans le cadre d’une répression contre la société civile y ont été envoyées.
